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Histoire(s) du monde

  


Posté le 18.10.2018 à 12h29



Présenté ce jeudi au Hangar du Premier-Film, le nouveau film de Jean-Luc Godard, Le Livre d’image, a fait salle comble. Depuis l'an 2000, le cinéaste français lance des films qui se répondent comme des échos fragmentés.  1, 2, 3, 4, 5, 6 morceaux pour une même image.


1
 
"Et ça s'appelle comment ? Quelque chose de l'amour. Éloge je crois."  De l'Amour, cher à Stendhal,  Godard en a parlé de façon puissante, très sentimentale et tellement différente. « Voilà un vieux ! » proclame un personnage tranquille de Éloge de l'amour qui sait reconnaître les vieux, les jeunes, mais se demande comment reconnaître les adultes. Comment reconnaître ? Éloge de l'amour est exceptionnel car il traque la mémoire sans mesurer le temps.

 

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Un bar aux Folies Bergère de Edouard Manet

 

« Le temps n'existe pas. Tout se superpose. Tout recommence car nous n'observons pas suffisamment, pas assez. On récite pourtant. On répète depuis des siècles. Alors que fait la mémoire ? »  Notre Musique répond à Éloge de l'amour et avance encore. Elle projette une ampoule allumée dans le noir, qui oscille d'un point à un autre comme dans Le Corbeau de Clouzot. Un va et vient qui dit : où est la lumière ? Où est l'obscurité ?

 

 

3
 « Je sais à quoi tu penses. » Avant le cinéma, il y avait la peinture. Un point de vue par une image. « Je sais à quoi tu penses. » C'est la formule drôle flanquée sur les regards des femmes peintes par le génie Édouard Manet. En lisant cette phrase, on cherche les yeux de ces filles. Des regards intérieurs. Là commence du cinéma. Des Histoire(s) du cinéma.

 

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Olympia de Edouard Manet

 



4 Des Histoire(s) du monde traitées dans Film socialisme avec ses couleurs vidéo, sensationnelles, qui lient et relient tout.

 

 

Les images sont une communion. Elles font l'éloge du poil des femmes « à poil », du chien, de l'amour inconditionnel. Un Adieu au langage.

 

 

Berthe-Morisot-with-a-Bou-tableau3Berthe Morisot au bouquet de violettes de Edouard Manet

 

« Je ne suis pas triste que vous partiez. Je ne suis pas amoureuse de vous. Je ne vous aime pas tendrement. » Éloge de l'amour qui ressurgit dans Le Livre d'image, enfant du cinéma de Max Ophuls. Godard ajoute : « Si vous dormez, si vous rêvez, acceptez vos rêves, c'est le rôle du dormeur. » Venez voir, entendre et rêver le monde de JLG.

 

 

Virginie Apiou

Catégories : Lecture Zen