Billetterie

La Fille de l’eau

de Jean Renoir , France , 1925

Une jeune orpheline (Catherine Hessling), exposée à la haine des villageois, vit sur une péniche où elle est martyrisée par son oncle Jeff (Pierre Philippe). Il tente de la violer, elle s'enfuit et est recueillie par un jeune bourgeois, George Raynal (Harold Levingston), qui en tombe amoureux et la protège des attaques de l’oncle Jeff.

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Premier film de Jean Renoir, La Fille de l’eau est une ode à la beauté de son épouse Catherine Hessling (de son vrai nom Andrée Heischling), qui avait été le dernier modèle de son père Auguste Renoir. À tout juste 30 ans, avide de tout montrer, le cinéaste y met tout ce qu’il aime, tout ce qu’il admire. Pour rester proche des tableaux de son père, il donne tout naturellement à ses images une apparence impressionniste, en les fragmentant par des jeux de lumière.

En véritable artisan, il fabrique les lampes, les réflecteurs, les décors, etc., et souhaite proposer quelque chose de nouveau : une œuvre picturale. « Pour moi, l’idéal eût été un film sans sujet, basé uniquement sur les sensations du metteur en scène, traduites à l’usage du public par les acteurs. » (Jean Renoir, Ma vie et mes films, Flammarion). Un film faisant la part belle au rêve, avec des images filmées à l’envers ou bien encore le cheval monté par Catherine Hessling galopant dans les nuages.

« En art, seule la forme compte ». C'est la phrase d'André Gide que Renoir a en tête lorsqu’il réalise La Fille de l’eau. Il n’a jamais été aussi proche du travail de son père que dans cette manière de décrire une femme et de l’intégrer à la nature. Celle-ci est magnifiée (le tournage a lieu en forêt de Fontainebleau) et l’eau reste le fil conducteur. Renoir dira de son œuvre qu’elle est « un élément qui, sans aucun doute, [l]’influença dans [sa] formation d’auteur de film. Il y a dans le mouvement du film un côté inéluctable qui l’apparente au courant des ruisseaux, au déroulement des fleuves. Ça, c’est l’explication maladroite d’une sensation ».

Dans le rôle de Gudule, la fille de l'eau, le jeu de l’épouse de Renoir est une sorte de pantomime ; avec elle, il souhaitait que le mode d’interprétation des sentiments tienne de la danse. Et d’ajouter qu’elle est à l’origine de son intérêt pour le cinéma : « J’insiste sur le fait que je n’ai mis les pieds dans le cinéma que dans l’espoir de faire de ma femme une vedette. Je comptais bien, une fois ce but atteint, retourner à mon atelier de céramique. Je ne me doutais guère qu’une fois le doigt dans l’engrenage, il me serait impossible de me dégager. Si on m’avait dit alors que je consacrerais tout mon argent et toute mon énergie à faire des films, on m’aurait bien épaté. » (Jean Renoir, op. cit.).

La Fille de l’eau
France, 1925, 1h12, noir et blanc, format 1.33 
Réalisation : Jean Renoir
Scénario :
Pierre Lestringuez
Photo
 : Jean Bachelet, Alphonse Gibory
Décors : Jean Renoir
Costumes : Mimi Champagne
Production : Jean Renoir, Les Films Jean Renoir    
Interprètes : Catherine Hessling (Virginia Gudule Rosaert), Pierre Philippe (Lestringuez) (oncle Jeff Rosaert), Pierre Champagne (Justin Crépoix), Maurice Touzé (la Fouine), Georges Térof (Monsieur Raynal), Madame Fockenberghe (Madame Raynal), Harold Levingston (Georges Raynal), Charlotte Clasis (Madame Maubien, la meunière), Henriette Moret (Roussette), Pierre Renoir (un paysan)  
Sortie en France : 20 mars 1925  

Ressortie par Tamasa Distribution en 2019.

Restaurations 4K par Studiocanal, avec le soutien du CNC. Les films restaurés seront montrés à la Cinémathèque Française et en édition vidéo disponible dans un nouveau coffret Renoir en exclusivité FNAC.

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT ve 19 à 14h30 - Pathé Bellecour
En présence d'Aurélien Ferenczi

 

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