Billetterie

Paris qui dort

de René Clair , France , 1924

En se réveillant un matin, le gardien de nuit de la tour Eiffel, Albert (Henri Rollan), découvre que Paris est entièrement endormi. Il arpente les rues vides où les rares personnes qu’il croise sont figées dans leur mouvement. Par l’effet d’un rayon mystérieux de son invention, un savant fou a engourdi la capitale et ses habitants. Six rescapés y ont échappé : ils s’enchantent alors de découvrir un Paris ouvert à toutes leurs fantaisies.

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Scénario écrit en une nuit, cent fois remanié, tourné en vingt et un jours, Paris qui dort est le premier film de René Clair, alors âgé de 25 ans. Introduit en 1922 par son frère aîné Henri auprès du cinéaste Jacques de Baroncelli, René Clair en devient le collaborateur et débute ainsi sa carrière.

Dans son premier film, on trouve déjà un de ses thèmes de prédilection, la même méfiance devant l’argent qu'on retrouvera dans À nous la liberté ou Le Dernier Milliardaire : dans ce Paris endormi, la richesse est inutile, son utilisation impossible. On y découvre également son goût pour le fantastique, la vraisemblance étant le cadet de ses soucis.  René Clair, poète de l’image, proclame l’invraisemblable comme postulat d’un univers décalé, manipulé. « S’il est une esthétique du cinéma, elle a été découverte en même temps que l’appareil de prises de vues, en France, par les frères Lumière. Elle se résume en un mot : mouvement. » (René Clair)

Son cinéma engendre la fantaisie à partir d’un réel identifié. Le film est tourné en pleine rue, sans truquages ni décors en trompe-l’œil qui viendraient égarer le spectateur.

Enfant de Paris, René Clair offre une ode à sa ville et à son emblème, la tour Eiffel (il lui consacrera un documentaire cinq ans plus tard). Son film permet de découvrir l'étonnant paysage d’un Paris désert. « Ces Champs-Élysées vides de toute trace humaine filmés à l’aube de l’été 1923 sont pour nous la carte postale d’une contrée engloutie. » (Pierre Billard, Le Mystère René Clair, Plon)

Le film porte déjà les signes d'un talent qui le rendra mondialement célèbre : esprit, finesse, intelligence. « Car est déjà lisible dans Paris qui dort le miracle qui restera sa marque : enraciner le fantastique, fantômes et sorcières inclus, dans la plus évidente réalité. Un cinéma à l’image de la tour Eiffel. Les pieds solidement enfoncés dans le sol. La tête dans les nuages. » (Pierre Billard, op. cit.)

Paris qui dort  
France, 1924, noir et blanc, format 1.33  
Réalisation & scénario : René Clair
Assistant réalisation : Claude Autant-Lara
Photo : Maurice Desfassiaux, Paul Guichard
Montage : René Clair
Décors : André Foy
Costumes : Claude Autant-Lara    
Production : Henri Diamant-Berger, Films Diamant 
Interprètes : Henri Rollan (Albert), Madeleine Rodrigue (Hesta, la passagère), Albert Préjean (l'aviateur), Marcel Vallée (le voleur), Martinelli (le savant), Myla Seller (la jeune fille du savant), Louis Pré fils (le détective), Antoine Stacquet (l'industriel milliardaire)  
Sortie en France : 6 février 1925 

Restauration 4K par la Fondation Jérôme Seydoux- Pathé en 2018, avec le soutien du CNC – Archives françaises du film.

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT lu 15 à 12h - Institut Lumière

 

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