Bernard Lavilliers

À la croisée des arts

 


Posté le 17.10.2018 à 14h30


 

 

Chanteur, poète et cinéphile averti, Bernard Lavilliers a embarqué ce mardi le public du Hangar du Premier-film pour une rencontre aussi exaltante qu’émouvante. Une invitation au voyage où se mêlent chansons, poèmes et cinéma. Décollage immédiat !

 

Lavillier Photo
© Institut Lumière / Jacques Croizer

 

« J'voudrais travailler encore - travailler encore. Forger l'acier rouge avec mes mains d'or ». Ce mardi soir, le Hangar du Premier-film a pris des allures de salle de concert. Les spectateurs ont repris en cœur, tout en battant la mesure, la célèbre chanson « Les mains d’or » de Bernard Lavilliers, véritable hymne au milieu ouvrier. « Il n’y a rien de pleurnichard là-dedans, c’est une question de dignité » a rappelé le chanteur stéphanois devant un public aux anges.
Parmi les fidèles du poète au regard bleu azur, Isabelle Richard et sa fille Alexia : « C’est un artiste que j’aime depuis toujours. Ces textes me touchent, je connais bien ce dont il parle, je suis aussi issu d’un milieu modeste ».

Invité d’honneur de cette édition, Bernard Lavilliers n’a pas failli à sa réputation de bête de scène. Accompagné par l’excellent percussionniste Dominique Mahut, le chanteur a interprété quelques-uns de ses tubes dont le mythique « On the Road Again ». Acclamé à chaque morceau, le Stéphanois n’a pas boudé son plaisir en alternant récits, lecture de poèmes et déclaration d’amour au cinéma, en particulier des films d’Orson Welles : « Enfant, j’ai commencé à voir des films de cape et d’épée, puis je me suis intéressé à plein d’autres genres. Ma plus grande émotion au cinéma, c’était « Citizen Kane » : j’ai adoré ce film, son axe d’inventivité. À chaque fois que je le revois, je découvre des détails supplémentaires ».
Le chanteur a même gratifié le public d’une petite imitation de Marlene Dietrich, gitane voyante de La Soif du mal du maître Welles. « Ce qui me plaît dans le cinéma, c’est le mystère, ce qui est suggéré. Le cinéma met l’imagination en route », confie l’auteur-compositeur-interprète. Cet amoureux des mots a tenu aussi à rendre hommage à l’un de ses poètes fétiches, Blaise Cendrars : « J’aime son écriture compacte, sanguine... Il y a une insoumission totale chez lui. Et en quelques vers, il vous emmène ailleurs », avant de réciter quelques vers : « Quand tu aimes il faut partir… » Dans la salle en tout cas, personne n’a envie de voir partir le poète stéphanois. « Merci infiniment, je reviendrai au festival ! » Le rendez-vous est pris.


Laura Lépine

 

Catégories : Lecture Zen