Posté le 15.10.2018 à 14h20
Tranches de rire, questions saignantes : Jean-Pierre Jeunet, Marc Caro et Dominique Pinon ont concocté un menu de choix aux spectateurs du Zola lors d’une projection du film culte Delicatessen.
« Y a-t-il des cannibales dans la salle ? » Le réalisateur Marc Caro ne décrochera pas le Prix Lumière cette année, mais mérite certainement la palme de la meilleure entame de séance. Devant la salle comble du cinéma Le Zola (Villeurbanne), le cinéaste a offert ce dimanche soir une belle mise en bouche aux spectateurs venus (re)découvrir sur grand écran Delicatessen, co-réalisé avec son acolyte Jean-Pierre Jeunet.
© Institut Lumière / Sabine Perrin - Jean-Luc Mège
Au menu du jour pour les cinéphiles affamés : une entrée en matière concoctée par le duo de réalisateurs et le comédien Dominique Pinon, rôle principal de cette pépite sortie en 1991. « On a eu beaucoup de chance de pouvoir faire ce film. À Clichy, il existe un festival des films que l’on ne pourrait plus faire aujourd’hui : je crois que Delicatessen en ferait partie. Tout comme Amélie Poulain », explique Jean-Pierre Jeunet. Le cinéaste en a profité pour rendre hommage au travail de sa fidèle productrice, Claudie Ossard, qui avait rendue possible la distribution de ce premier long-métrage en faisant « signer à UGC un contrat de trois films ».
Quelques mois plus tard, l’ovni Delicatessen raflait la mise aux Césars, avant de débarquer sur la Croisette. Vingt-sept ans après sa sortie, le film du duo Caro/jeunet est encore dans toutes les têtes : « J’étais adolescent au moment de la sortie en salles. J’ai tout de suite aimé l’étrangeté du film. Tout m’a marqué : son univers si particulier, sa mise en scène et sa thématique », se souvient Stéphane Sabatier, fan du tandem de choc.
Cerise sur le gâteau, les spectateurs du Zola ont pu déguster la copie numérique de Delicatessen restaurée par Jean-Pierre Jeunet himself. Avant de plonger dans le quotidien aussi étrange que poétique des clients de la boucherie-charcuterie Delicatessen, les cinéphiles gourmets ont eu le droit au mot de la « faim » signé Marc Caro : « Je sais qu’à Lyon, vous êtes amateurs de viande, mais c’est quand même un film pro-végétarien ! Bon appétit ! »
Laura Lépine