Posté le 17.10.2018 à 10h30
Projection exceptionnelle en 70mm, 2001, l’odyssée de l’espace a conquis les 2000 spectateurs de l’Auditorium de Lyon hier soir. Si ce chef d’œuvre absolu, 50 ans cette année, est d’une modernité si captivante, c’est aussi grâce aux talents de Douglas Trumbull, jeune responsable des effets spéciaux lors du tournage du film. Dévoilé lundi en sa présence, le documentaire Trumbull land de Gregory Wallet met d'ailleurs un coup de projecteur sur ce génie visuel des temps modernes.
Copyright Institut Lumière / Jean-Luc Mège Photography 2018
« C’est comme un élixir, une potion magique ». L’œil qui frise, Douglas Trumbull met la main à la patte, pioche dans une matière proche du gros sel et la verse dans l’eau, tel un petit chimiste en herbe : « Une partie de ma philosophie consiste à user d’effets « organiques » et naturels sans avoir recours à l’ordinateur ». Innover, inventer, trouver des choses qui n’existent pas dans la vraie vie, tel est son moteur. Artiste, ingénieur, passionné de science et d’espace, Douglas Trumbull ne se prédestinait pas à ce destin de maître des effets spéciaux. Illustrateur de films pour la NASA, il tombe dans la marmite de 2001, l’odyssée de l’espace à seulement 23 ans. Avant de « régler les problèmes » pour Stanley Kubrick, son mentor, Trumbull n’avait d’expérience ni dans la production, ni dans la réalisation. « Je me suis efforcé de faire quelque chose pour lui qui n’avait jamais existé ». Aussi metteur en scène, Douglas Trumbull a réalisé les effets spéciaux de Rencontre du troisième type de Steven Spielberg en 1977, et de Blade Runner de Ridley Scott en 2001. Pas mal.
Hier, devant 2000 spectateurs, Douglas Trumbull s'est fendu de quelques souvenirs dans lesquels Kubrick apparaît comme un ami, voire un « père de substitution ». « Je trouve ça exceptionnel de voir ce film, 50 ans après, dans ces conditions-là. Je suis sûr que Stanley serait ravi de vous voir réunis devant son film dans cette très belle salle ».
Charlotte Pavard, avec Laura Pertuy