Posté le 25.09.2018 à 14H30
Avec une programmation qui s’étend sur 9 jours, plus de 400 projections à Lyon et dans sa métropole, le festival Lumière touche un vaste public aux goûts hétéroclites. Il peut donc s’avérer corsé de faire son choix parmi la myriade de séances répertoriées dans le programme. Nous vous proposons une sélection de films à la réputation tantôt sulfureuse, tantôt grunge et culte, adaptée à un public jeune avide de profiter des pépites du festival.
Jaloux de l’alléchant programme dont vous allez pouvoir profiter, nous nous sommes glissés dans la peau d’un(e) jeune cinéphile le temps d’un article et nous sommes confrontés à l’exténuante épreuve du planning. Ou comment tout caser quand on ne dispose pas du don d’ubiquité mais qu'on possède le graal : l'accréditation gratuite moins de 25 ans. Suivez-nous !
Cliquez sur le titre du film pour accéder à son descriptif et à toutes les séances programmées.
Détour d’Edgar G. Ulmer
Dimanche 14 octobre à 9h30 - Institut Lumière
On commence le festival avec une journée sur les routes d'Amérique du Nord. Edgar G. Ulmer, un as du système D, a bricolé son génial Détour en moins de 10 jours (si, si). Un road-movie cauchemardesque qui va réveiller votre dimanche matin. Un conseil, ne vous fiez pas aux bouilles angéliques ci-dessous.
Y tu mamá también d’Alfonso Cuarón
Dimanche 14 octobre à 17h au Comœdia
Petite merveille d’Alfonso Cuarón, réalisée avant que sa carrière ne connaisse un tournant décisif, Y tu mamá también suit un trio de jeunes gens qui vivent le passage délicat de l’adolescence à l’âge adulte. Un road-trip sensuel et universel. À noter que le réalisateur sera avec nous pour une master class et la présentation de son tout nouveau film, Roma (dont l'action se déroule au... Mexique).
Delicatessen de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro
Lundi 15 octobre à 14h30 au Cinéma Opéra
Pour débuter une semaine qui s’annonce chargée, on s’installe devant Delicatessen, film culte de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro, et on s’accroche pour ces montagnes russes sur grand écran. Un conte doux-dingue où les habitants d’un vieil immeuble aux mœurs étranges n’ont qu’une préoccupation : se nourrir... Un délire de génie(s). Les mêmes génies qui figurent parmi les invités du festival, just saying.
New York 1997 de John Carpenter
Lundi 15 octobre à 20h à Vaulx-en-Velin
Delicatessen vous ayant mis en appétit, un goûter au soleil sur la Place des Terreaux s’impose. Une fois repu(e), en route pour une géniale hallucination signée John Carpenter. Lorsqu’il réalise New York 1997, Carpenter souhaite s’éloigner du film d’épouvante – genre pour lequel il est alors vénéré – et tourner un véritable film d’action. Il s’inspire du western en mettant en scène un héros solitaire qui se révolte contre l’autorité et les lois. C’est Snake Plissken, campé par un Kurt Russell magnétique et animal.
No Country for Old Men de Joel et Ethan Cohen
Mardi 16 octobre à 21h15 au Lumière Fourmi
Invité d’honneur du festival, Javier Bardem marque de son jeu viscéral les sublimes plans de No Country for Old Men, l’adaptation cinématographique d’un chef d’œuvre de la littérature contemporaine. Et quand ce sont les frères Coen qui s’y collent, on ne se refuse pas le plaisir de (re)découvrir ce film à l’humour noir délicieusement décalé. Coupe de cheveux à ne pas réaliser chez vous.
Trouble Every Day de Claire Denis
Mercredi 17 octobre à 21h45 à l’Institut Lumière
Test de mi-parcours : le mercredi Claire Denis. Accrochez-vous, le cinéma de la grande réalisatrice française n’a pas froid aux yeux. Au programme, Trouble Every Day, un film littéralement carnassier avec Béatrice Dalle en mangeuse d'hommes. Mieux vaut venir le ventre vide (tant pis si votre corps est en pleine croissance).
Si le film vous donne envie d'explorer l'univers très personnel de la cinéaste, sachez qu'elle fait partie de nos invitées d'honneur et qu'elle donnera une master class à la Comédie Odéon à 11h30 le lendemain (ça tombe bien, on ne vous avait rien prévu à cette heure-là). Ce sont 4 de ses longs métrages qui seront montrés pendant le festival, dont High Life, son dernier film avec Robert Pattinson dans la peau d’un criminel... en apesanteur. Œuvre de science-fiction complètement barrée, le film a bouleversé les spectateurs du dernier Festival de Toronto.
Tigre et Dragon d’Ang Lee
Jeudi 18 octobre à 14h45 au Cinéma Opéra
Retour sur terre et escale dans une Chine légendaire avec un classique du wu xia pian, le film de sabre et d’épée venu de l’Empire du Milieu. Tigre et Dragon, ce sont de superbes scènes de combat – supervisées par Yuen Woo-Ping, chorégraphe des deux volets de Kill Bill de Quentin Tarantino – et une intrigue palpitante, portée par une batterie d’acteurs et actrices exceptionnels, dont fait partie la star chinoise par excellence, Cheng Pei-Pei.
Si vous en voulez encore, on vous recommande chaudement notre hommage à King Hu, maître incontesté du wu xia pian. Et guettez les apparitions de Cheng Pei-Pei, son actrice fétiche, qui sera l’une de nos invitées d’honneur.
On achève bien les chevaux de Sydney Pollack
Jeudi 18 octobre à 20h à Décines
Cinéphile que vous êtes, on vous imagine déjà bien renseigné(e) sur notre Prix Lumière 2018, l’incomparable Jane Fonda. Il serait douloureux de faire le tri dans sa filmographie tant elle est parcourue de fulgurances mais une chose est sûre, il faut avoir vu On achève bien les chevaux. Pollack filme la folie désespérée d’une société en perdition où la misère est devenue spectacle. Des laissés-pour-compte enchaînent les épreuves dont celle du derby, course folle où tous les coups sont permis pour éviter l’élimination, filmée en temps réel par le cinéaste, au cœur de la foule. Jane Fonda y est magistrale.
Vendredi 19 octobre à 21h à l’Institut Lumière
Alors là, on vous attend au tournant. La Nuit Seigneur des anneaux ou Sergio Leone ? Le choix est certes cornélien mais au moins, pour la trilogie de Peter Jackson, vous avez deux chances – vendredi et samedi – de nous ramener l’anneau. On vous recommande donc d’aller rendre hommage au maître du western en souvenir de la première édition du festival, illuminée par la grande rétrospective qui avait été consacrée à Sergio Leone et qui fut présentée par Clint Eastwood. Et puis les sièges de l’Institut sont d’un confort sans égal...
Nos meilleures années de Marco Tullio Giordana
Samedi 20 octobre à 14h (les 2 parties) - UGC Astoria
Réservé aux dur.e.s à cuire, à ceux et celles qui, irréductibles, ne se laissent pas démonter par les nuits sans sommeil, l'épuisement de la rétine (tout de même nourrie d'excellents films, on tient à vos mirettes) et les aller-retours en métro où s'affichent - contre votre gré - votre horoscope du jour, vous avez jusqu’à 14h pour reprendre des forces car impossible de rater la projection de Nos meilleures années ; on vous en voudrait. Fresque d’une génération, allant des inondations de Florence à la lutte contre la Mafia en Sicile, des mouvements étudiants au terrorisme, mêlant la petite histoire et la grande... C’est passionnant, d’une émotion pure et ça n’a pas pris une ride. En plus, ça fait travailler cette LV3 Italien qui commençait sérieusement à prendre la poussière.
Vous en voulez encore ? Incontournables, ces classiques doivent figurer dans votre liste de films à voir dès que possible. Ils sont tous programmés au festival et peuvent même occuper certains des trous de votre planning.
Certains l'aiment chaud de Billy Wilder
Battement de cœur de Henri Decoin
Steamboat Bill, Jr. de Buster Keaton
Persona d’Ingmar Bergman (avec Liv Ullmann, invitée d'honneur du festival)
Ascenseur pour l'échafaud de Louis Malle
Le Voleur de bicyclette de Vittorio De Sica
Vous nous direz merci en fin de festival, au mâchon du dimanche matin (si vous arrivez encore à tenir debout), au village, à la Plateforme ou lors de la cérémonie de clôture. Et si vous prévoyez de voir ces dix films immanquables (et de tout caser dans votre planning !), n’hésitez pas à nous écrire pour que l’on recueille vos impressions. Bonnes projections !
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