Posté le 25.09.2018 à 16H30
Historien du cinéma, créateur et animateur du Cinéma de minuit (France 3), Patrick Brion accompagnera la rétrospective Richard Thorpe, l’une des pièces maîtresses du festival Lumière 2018. Grand spécialiste du réalisateur américain, dont il défend le travail depuis des années, il a participé à la programmation lui étant consacrée. Nous lui avons posé trois questions afin de lever le voile sur un réalisateur assez méconnu à la filmographie pourtant extrêmement riche.
On connaît peu la genèse derrière le stakhanoviste Richard Thorpe. Comment est-il devenu l’un des piliers de la MGM ?
Richard Thorpe a commencé en 1923 dans de petits studios (Mascot, Chesterfield, etc.) avant d’intégrer la prestigieuse MGM, la plus grande firme de l’époque, en 1935. Il a au total – avant et après la MGM – tourné au moins 180 films, sans compter diverses participations à d’autres films. Il est demeuré à la MGM durant environ trente ans. Thorpe était content de trouver un studio qui fonctionnait admirablement et était capable de fournir à un cinéaste ce dont il avait besoin, des directeurs de la photographie aux décorateurs, des acteurs aux costumiers. Pour la MGM, Thorpe était une valeur sûre car il tournait assez vite et respectait ses budgets…
Richard Thorpe a signé plus de 130 longs métrages à une allure folle. Où résidaient, selon vous, son génie et sa patte ?
Richard Thorpe – entendons-nous – n’était pas un « auteur » comme Hitchcock, Mankiewicz ou Billy Wilder, par exemple, mais un excellent technicien capable de tirer le meilleur, tel un chef d’orchestre – qui n’est pas non plus un compositeur ! – de tous les éléments mis à sa disposition.
Pourriez-vous aiguiller un spectateur novice qui souhaiterait découvrir le cinéma de Richard Thorpe ?
Il faut voir ou revoir Le Prisonnier de Zenda, Un espion a disparu, Trois petits mots ou encore La Main noire.
Toute la programmation autour de Richard Thorpe est disponible ici.