Billetterie

Tempête à Washington

Advise & Consent

de Otto Preminger , États-Unis , 1962

La stupeur s’abat sur Washington lorsqu’on apprend que le président des États-Unis (Franchot Tone), gravement malade, demande au Sénat de voter la nomination au poste de secrétaire d’État d'une des figures politiques les plus controversées, Robert Leffingwell (Henry Fonda). La majorité du parti présidentiel se range derrière lui, mais le sénateur de Caroline du Sud, Seabright Cooley (Charles Laughton), ennemi personnel du candidat, fait tout pour empêcher un vote favorable.

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Otto Preminger, né en 1905 dans ce qui était encore l’empire austro-hongrois, avait l’habitude de dire que la vision de la statue de la Liberté, depuis le pont du Normandie l’amenant aux États-Unis en 1935, fut pour lui une seconde naissance. Il n’est pas étonnant que le cinéaste ait consacré un de ses films à la démocratie américaine et à ses institutions - ici les rouages de la machine sénatoriale.

Le président propose le nom de Robert Leffingwell pour le poste de secrétaire d’État. Le titre original, Advise & Consent, est l'appellation de la procédure qui conduira le Sénat à valider ou non cette nomination. Une rumeur enfle : Leffingwell aurait été communiste. À partir de là, Preminger observe les politiques entre eux : les uns intriguent, d’autres règlent leurs comptes, les plus vicieux font chanter les plus honnêtes. Tempête à Washington est un document passionnant sur l’exercice du pouvoir, la description minutieuse des rapports entre le législatif et l’exécutif. Et qui nous interroge : la fin justifie-t-elle les moyens ?

Preminger adapte pour ce film le livre d’Allen Drury, en en modifiant certains éléments : celui-ci faisait un véritable héros du personnage incarné par Charles Laughton, alors que le cinéaste penche du côté d’Henry Fonda. Il affirme sa position : « Si Advise & Content ne critique aucun parti, il s’attaque néanmoins au maccarthysme, qu’il condamne, je l’espère, sans équivoque. Je suis libéral et j’estime que le maccarthysme est une hystérie haïssable, mais que l’on ne peut pas rattacher à un parti, ni même à une idée. » (propos recueillis par Bertrand Tavernier, Cahiers du cinéma n°133, juillet 1962)

Enfin, comme à son habitude, Preminger livre avec Tempête à Washington une brillante leçon de mise en scène, faisant de son objectif un outil d’observation des plus efficaces. « La caméra fouille en profondeur. L’œil est lucide, cynique et dévastateur. Le portrait, impitoyable. Ce ne sont pas les paroles ni les situations qui comptent, mais la façon dont ces paroles, ces situations sont mises en scène. Très exactement, la façon dont Preminger les appréhende et les cerne. Non seulement avec élégance, avec souplesse et grâce, mais encore avec une prodigieuse curiosité des êtres et des choses. Un simple mouvement d’appareil en dit plus long que tout un discours. C’est un film où la mise en scène parle. […] Pas un geste n’échappe ; pas un réflexe, pas une hésitation, pas un secret. Une intelligence diabolique et perfide. » (Pierre Marcabru, Arts, 3 octobre 1962)

Tempête à Washington (Advise & Consent)
États-Unis, 1962, 2h19, noir et blanc, format 2.35  
Réalisation : Otto Preminger
Scénario : Wendell Mayes, d’après le roman Titans (Advise and Consent) d’Allen Drury
Photo : Sam Leavitt
Musique : Jerry Fielding
Montage : Louis R. Loeffler
Décors : Lyle Wheeler
Costumes : Hope Bryce, Joe King, Adele Parmenter, Michael Harte, Bill Blass
Production : Otto Preminger, Alpha--Alpina  
Interprètes : Henry Fonda (Robert Leffingwell), Charles Laughton (le sénateur Seabright Cooley), Don Murray (le sénateur Brigham Anderson), Walter Pidgeon (le sénateur Bob Munson), Peter Lawford (le sénateur Lafe Smith), Gene Tierney (Dolly Harrison), Franchot Tone (le président), Lew Ayres (Harley Hudson, le vice-président), Burgess Meredith (Herbert Gelman), Eddie Hodges (Johnny Leffingwell), Paul Ford (le sénateur Stanley Danta), George Grizzard (le sénateur Fred Van Ackerman), Inga Swenson (Ellen Anderson), Paul McGrath (Hardiman Fletcher)  
Présentation au Festival de Cannes : 8 mai 1962
Sortie aux États-Unis : 6 juin 1962
Sortie en France : 4 octobre 1962

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 14 à 14h15 - Cinéma Opéra
En présence d’Irène Jacob

Icone Billet 17ACHAT lu 15 à 19h30 - Rillieux
En présence de Christian Carion

Icone Billet 17ACHAT me 17 à 10h45 -
Pathé Bellecour

En présence de Jean Ollé-Laprune

Icone Billet 17ACHAT ve 19 à 17h30 -
Lumière Bellecour 
En présence de Serge Kaganski

 

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