Billetterie

The Other Side of the Wind

de Orson Welles , États-Unis, France, Iran , 2018

Un accident de voiture mortel. Au volant, Jake Hannaford (John Huston) qui fêtait, en cette soirée du 2 juillet, son anniversaire. Le réalisateur vieillissant faisait alors son come back à Hollywood après des années d’exil en Europe.

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« Je n’arrivais pas à dormir et, tout d’un coup, j’ai pensé : "J’ai une histoire sur un vieux metteur en scène, ça fait des années que j’y travaille. Et je suis fou de ne pas la faire tout de suite, avant quoi que ce soit d’autre." Parce que ce que tu m’as raconté a dû toucher un point sensible. Mon personnage, Jack Hannaford, est un macho, un de ces hommes au torse velu. » (Orson Welles à Peter Bogdanovich, cité in The Other Side of the Wind, dir. Giorgio Gosetti, Cahiers du cinéma/Festival international de Locarno)

Orson Welles était un ami proche de Peter Bogdanovich, et c’est en discutant des rencontres de ce dernier avec de vieux metteurs en scène presque oubliés par une machine hollywoodienne sans mémoire, qu’est né chez lui le sujet de ce film.

Lors d’un voyage en Italie, voyant le cinéaste marcher le manteau gonflé par le  vent, Oja Kodar, sa compagne, décide que, si elle avait à écrire un livre sur lui, elle l'intitulerait The Other Side of the Wind. Mais elle commence à écrire sur un autre sujet, l’histoire d’un metteur en scène entouré de jeunes acteurs. Et le couple choisit de lier deux histoires, le "Wind" d’Oja et le "Jake" d’Orson. Le personnage de Jake Hannaford, magistralement incarné par l’immense John Huston, est un vieux lion délaissé qui veut prouver qu’il n’est pas encore mort. Inspiré de la personnalité de Huston, à qui le cinéaste a donné le champ libre, mais également d’Ernest Hemingway, Jake, c’est aussi Welles qui nous parle.

Entre 1970 et 1976, Welles tourne The Other Side of the Wind, entre États-Unis et Europe. Mais il se retrouve coincé dans un imbroglio juridique lié à la production iranienne (le producteur était le beau-frère du shah) et au contrat de John Huston, qui était un faux. Welles récupère - en catimini – à Paris les bobines et les expédie aux États-Unis afin de les monter.

Le film est à la fois un documentaire sur les derniers jours de la vie d’Hannaford (à partir des reportages TV de la soirée d’anniversaire, ainsi que des images prises par des fans) et le film que ce dernier tournait avant de mourir - un film dans le film. Les matériaux sont hétérogènes : couleurs, noir & blanc, 35mm, 16mm, super 8, vidéo.

Orson Welles ne terminera pas son film mais il y aura rêvé jusqu’à sa mort. Selon Oja Kodar, il ne lui aurait manqué que deux mois de travail. Prévoyant, il avait demandé à Peter Bogdanovich d’en terminer le montage. À plusieurs reprises, The Other Side of the Wind faillit voir enfin le jour, mais des problèmes de droits et de financement non résolus l'en empêchèrent jusqu’à aujourd'hui, près de cinquante ans après le début de la production.

Il est des films inachevés mythiques que tout cinéphile brûle de voir un jour. The Other Side of the Wind est assurément de ceux-là.

The Other Side of the Wind
États-Unis, France, Iran, 2018, 2h02, noir et blanc & couleurs
Réalisation : Orson Welles
Scénario : Orson Welles, Oja Kodar          
Photo : Gary Graver
Musique : Michel Legrand (2018)
Montage : Orson Welles, Bob Murawski     
Direction artistique : Polly Platt
Production 1970 : Orson Welles (non créd.), Dominique Antoine, Les Films de l'Astrophore, SACI
Production 2018 : Frank Marshall, Filip Jan Rymsza, Dean DeBlois, Dax Phelan, Royal Road Entertainment, Americas Film Conservancy, Netflix  
Interprètes : John Huston (Jake Hannaford), Robert Random  (John Dale), Peter Bogdanovich (Brooks Otterlake), Susan Strasberg (Julie Rich), Oja Kodar (l’actrice), Joseph McBride (Pister), Lilli Palmer (Zarah Valeska), Edmond O'Brien (Pat Mullins), Mercedes McCambridge (Maggie Noonan), Cameron Mitchell (Zimmer), Paul Stewart (Matt Costello), Peter Jason (Grover), Norman Foster (Billy Boyle), Paul Mazursky (Paul), Cameron Crowe (un invité), Dennis Hopper, Claude Chabrol, Stéphane Audran, Henry Jaglom, Curtis Harrington (dans leurs propres rôles)  
Présentation à la Mostra de Venise : 30 août 2018
Sortie sur Netflix : 2 novembre 2018

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT ma 16 à 17h - Pathé Bellecour
En présence de Filip Jan Rymsza 

Icone Billet 17ACHAT me 17 à 11h15 - Institut Lumière
En présence de Peter Bogdanovich

 

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