1968. La libération sexuelle est en marche, Roger Vadim, le réalisateur-provocateur de Et Dieu… créa la femme, Et mourir de plaisir, Le Vice et la Vertu, ne peut passer à côté. Il décide d’offrir à son épouse Jane Fonda le rôle de Barbarella, héroïne érotico-futuriste de la bande dessinée de Jean-Claude Forest, inspirée au dessinateur par Brigitte Bardot (première épouse du cinéaste…). L’entreprise est gigantesque : trois immenses plateaux, six cents machinistes, des décors et des costumes taillés sur mesure, un budget colossal…
Les slogans proposés par le distributeur aux exploitants pour vendre Barbarella sont assez limpides : « Un film d’Éros-fiction », « Alice au pays des merveilles du sexe », « Un conte de fées pour adultes », « Le premier film de sex-fiction ». Ce qui est certain, c’est que le superbe générique d’ouverture offre le premier strip-tease en apesanteur dans un vaisseau tout de fausse fourrure capitonné.
Barbarella, film emblématique de la fin des sixties, est une adaptation au second degré, teintée d’humour potache. Barbarella incarnait pour Vadim la femme moderne. Désormais, l’héroïne est surtout une icône de la pop-culture, et le film est devenu culte pour son charme rétro-futuriste.
La critique de l’époque n’est pas tendre pour le cinéaste, par ailleurs peu à l’aise avec la s.f. Mais - sans grand étonnement - elle tombe sous le charme de la belle Barbarella : « Ce qui importe seul, c’est le personnage de Barbarella traversant une succession de merveilleuses aventures dans des décors de rêve. […] Il y a pour commencer un très beau strip-tease en état d’apesanteur de Jane Fonda, un sadique assaut de poupées carnassières dirigées par des enfants […], une cité de débauches et de vices gouvernée par la Reine Noire, une machine infernale qui torture par le plaisir, une destruction de la ville maudite… Des silhouettes qui semblent échappées de l’univers de Fellini hantent ce monde plus proche de nos obsessions (ou de celles de Vadim) que du futur de notre humanité. Vadim ne prétend à aucun moment faire œuvre sérieuse de science-fiction, ou de moraliste. Mais un film de divertissement pour grand public et grandes personnes. Et il y a pleinement réussi. » (Guy Braucourt, Cinéma 69 n°133, février 1969)
Barbarella
France, Italie, 1968, 1h38, couleurs (Technicolor), format 2.35
Réalisation : Roger Vadim
Scénario : Terry Southern, Roger Vadim, d'après la bande dessinée éponyme de Jean-Claude Forest
Photo : Claude Renoir
Effets spéciaux : Augie Lohman
Musique : Bob Crewe, Charles Fox
Montage : Victoria Mercanton
Décors : Mario Garbuglia
Costumes : Gloria Musetta, Jacques Fonteray, Paco Rabanne
Consultant artistique : Jean-Claude Forest
Production : Dino De Laurentiis, Marianne Productions, Dino de Laurentiis Cinematografica
Interprètes : Jane Fonda (Barbarella), John Philip Law (l'ange Pygar), Anita Pallenberg (le Grand Tyran, Reine Noire de Sogo), Ugo Tognazzi (Mark Hand), David Hemmings (Dildano), Milo O'Shea (le concierge /Durand-Durand), Claude Dauphin (le président de la Terre), Marcel Marceau (le professeur Ping), Catherine Chevalier (Stomoxys), Marie-Thérèse Chevalier (Glossina), Umberto Di Grazia (le citoyen de Sogo), Véronique Vendell (le capitaine Moon), Serge Marquand (le capitaine Sun), Nino Musco (le général)
Sortie aux États-Unis : 10 octobre 1968
Sortie en Italie : 22 octobre 1968
Sortie en France : 25 octobre 1968
Restauration par Paramount Pictures.
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