Partis en 1938 pour un contrat de sept ans au sein des studios hollywoodiens, le couple Danielle Darrieux - Henri Decoin en était revenu au bout de sept mois. Une expérience écourtée mais néanmoins précieuse, et le grand classique du duo, Battement de cœur, en est la plus charmante preuve.
Réalisé avant la déclaration de guerre, Battement de cœur est une comédie "à l’américaine" transposée pour le public français. Techniquement parfait, bénéficiant d’une mise en scène inventive et de dialogues piquants, le film est plein de rebondissements, de gags, de rires et de sourires. Les acteurs sont justes, chacun à sa place et jamais seulement faire-valoir des vedettes.
Le nouveau "Decoin-Darrieux" est prêt début 1940, quelques mois avant la débâcle de juin. « Battement de cœur sortit dans les premiers jours de février 40, comme prévu. Le succès ne fut pas au rendez-vous. La presse reprochait au film l’image débilitante qu’il donnait de la France. Tous ces voleurs ! Et ces gamines aguicheuses en rupture de maison de correction ! Et tous présentés comme des gens charmants, en plus ! Ah ! ce n’était pas avec cette jeunesse-là qu’on allait la gagner, la guerre… Henri ne se formalisa pas. Il était arrivé à un point où, s’il ne faisait pas ce qu’il voulait […], au moins savait-il ce qu’il faisait : il n’en démordait pas, Battement de cœur était son meilleur film à ce jour, Danielle Darrieux n’avait jamais été aussi jolie, mutine, vive et enjouée, et si leur prochain opus à deux cœurs, le bien nommé Coup de foudre, ne faisait pas sauter la banque, il s’engageait à manger sa casquette de capitaine aviateur, visière et petites ailes d’or comprises. ». (Didier Decoin, Henri ou Henry, le roman de mon père, Stock)
Coup de foudre ne verra pas le jour mais Battement de cœur fit finalement un triomphe, bénéficiant d’une seconde sortie après la défaite de juin 1940. Un triomphe tel qu’il en sera à sa cinquante-deuxième semaine d’exclusivité quand sortira le film suivant de Decoin, Premier rendez-vous.
Battement de cœur
France, 1940, 1h37, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Henri Decoin
Scénario: Max Colpet, Jean Villème
Dialogues : Michel Duran
Photo : Robert Lefebvre, André Germain
Musique : Paul Misraki, André Hornez
Montage : René Le Hénaff, Guy Lefranc
Décors : Léon Barsacq, Jean Perrier
Production : Gregor Rabinovitch, Ciné-Alliance
Interprètes : Danielle Darrieux (Arlette Lafont), Claude Dauphin (Pierre de Rougemont), André Luguet (le comte d'Argay), Junie Astor (la comtesse Florence d'Argay), Jean Tissier (Roland Médeville), Julien Carette (Yves Cadubert), Saturnin Fabre (M. Aristide), Charles Dechamps (le baron Dvorak), Pierre Feuillière (un voleur), Jean Hébey (Ponthus), Marcelle Monthil (Mme Aristide), Dora Doll (la secrétaire), Jean Joffre (le maire), Marguerite de Morlaye (une dame au bal)
Sortie en France : 1er février 1940
Restauration 4K en 2017 par Pathé avec le soutien du CNC – Archives françaises du film au laboratoire L’Immagine Ritrovata, à partir des négatifs originaux 35mm.
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