Cri d'angoisse

« Incidents plaisants ou tragiques alternent dans cette affaire policière où le suspense est adroitement maintenu jusqu’à la fin du film. C’est une œuvre qui abonde en éléments attractifs et en heureux effets de surprise. » (Gilberte Turquan, citée par Charles Ford, Femmes cinéastes, Denoël/Gonthier)

Adaptant à nouveau une pièce de théâtre, ici Subway in the Sky d’Ian Main, Muriel Box transpose l’action de New York à Berlin, avec, pour toile de fond oppressante, la ville alors écartelée. Le film a pourtant été entièrement tourné en studio, recréant de toutes pièces l’ambiance luxueuse d’un appartement de Berlin-Ouest.

Apportant quelques touches d’humour à une œuvre qu’elle souhaitait sombre, Muriel Box mène habilement son récit. Cri d’angoisse, mal reçu à sa sortie, mérite aujourd’hui d’être réévalué, au vu de l'ensemble de la carrière de la réalisatrice.

Son duo de vedettes internationales, l’Américain Van Johnson et l’Allemande Hildegard Neff sont à revoir ici aussi. Et particulièrement Hildegard Neff, qui, en chemisier transparent, épaule dénudée, ou tout juste vêtue d’une serviette, récolta les bonnes grâces d’une critique énamourée. « Madame Hildegarde Neff nous passionne. On doit le fait à sa présence, aux sortilèges qu’elle suscite, à son talent grave, à ses beaux sourires, qui brusquement ont l’air d’ensoleiller le drame. » (Louis Chauvet, Le Figaro, 20 avril 1960). L’actrice, également artiste de cabaret, trouve ici un rôle sur mesure.