Lorsqu’il décide de tourner Greystoke, Hugh Hudson, réalisateur des Chariots de feu, s’attaque à un mythe littéraire et cinématographique. En 1912, Edgar Rice Burroughs publie dans All-Story Magazine, un pulp magazine, un roman d’aventures : Tarzan of the Apes. Le succès est immédiat et ce premier opus sera suivi de plus de vingt autres. Dès 1918, l’histoire de l’homme singe est adaptée à l’écran, à de nombreuses reprises. Et c’est le trio Johnny Weissmuller, Maureen O’Sullivan et Cheeta qui en font, à partir de 1932, un mythe hollywoodien.
Hugh Hudson décide d’être fidèle à l’œuvre de Burroughs et de revenir au texte initial. Tarzan n’est pas un surhomme, il vit au sein d’une nature forte et dangereuse, où la lutte pour le pouvoir est permanente. Le cinéaste réinscrit le mythe dans une réalité et un contexte économique et social, celui du Royaume-Uni de la fin du XIXe siècle.
Confronté à deux mondes également dangereux, Tarzan est déchiré, cherchant partout une filiation disparue. Quel univers est finalement le plus civilisé ? Le film questionne la différence entre l’inné et l’acquis, le sang et l’éducation.
À sa sortie, la performance technique est largement saluée. Tourné entre les forêts camerounaises et les studios d’Elstree (où est reconstituée une jungle aussi vraie que nature), Greystoke met en scène des hommes (acteurs, gymnastes, danseurs) déguisés en singes, évoluant au sein même d’une colonie.
« On trouve dans Greystoke un intelligent mélange de tendresse, d’amertume, d’émotion, de rire et de violence et par-dessous tout un réalisme impressionnant […] pour décrire la forêt africaine, paradis périlleux et mortel (les singes de Rick Backer d’une perfection absolue et le jeu de Lambert y sont pour quelque chose) et une reconstitution très minutieuse de l’Écosse du début du siècle pour évoquer la jungle victorienne, univers clos et venimeux.[…] Greystoke […] est de loin la meilleure adaptation (et la plus ambitieuse) d’un roman qui n’avait jusqu’alors suscité que quelques honnêtes réalisations dans un océan de médiocrité. » (Gérard Camy, Jeune Cinéma n°163, décembre 1984)
Greystoke, la légende de Tarzan (Greystoke: The Legend of Tarzan, Lord of the Apes)
Royaume-Uni, États-Unis, 1984, 2h13, couleurs (Eastmancolor), format 2.39
Réalisation : Hugh Hudson
Scénario : P.H. Vazak, Michael Austin, d’après le roman Tarzan of the Apes de Edgar Rice Burroughs
Photo : John Alcott
Musique : John Scott
Montage : Anne V. Coates
Décors : Stuart Craig, Ann Mollo
Costumes : John Mollo
Maquillages spéciaux : Rick Baker
Chorégraphies : Peter Elliot
Production : Hugh Hudson, Stanley S. Canter, Warner Bros.
Interprètes : Ralph Richardson (le comte de Greystoke), Ian Holm (le capitaine Philippe d'Arnot), James Fox (lord Charles Esker), Christophe Lambert (John Clayton/Tarzan), Andie MacDowell (Miss Jane Porter), Cheryl Campbell (lady Alice Clayton), Paul Geoffrey (lord Jack Clayton), John Wells (sir Evelyn Blount), Nigel Davenport (le major Jack Downing), Ian Charleson (Jeffson Brown), Nicholas Farrell (sir Hugh Belcher), Richard Griffiths (le capitaine Billings)
Sortie aux États-Unis : 30 mars 1984
Présentation à la Mostra de Venise : 6 septembre 1984
Sortie en France : 3 octobre 1984
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