High Life

Pour son premier film de science-fiction, High Life, Claire Denis a disposé de son budget le plus important à ce jour. Fidèlement, la cinéaste s’est entourée d’une partie de son équipe habituelle : Jean-Pol Fargeau, son coscénariste, ou encore Stuart A. Staples, des Tindersticks, qui signe la bande originale, poursuivant ainsi une longue collaboration artistique.

Pour interpréter Monte, le père, Claire Denis pense d'abord à Vincent Gallo, puis à Philip Seymour Hoffman, mais celui-ci décède avant le début du tournage. Le rôle revient finalement à Robert Pattinson, dont l’aura, dira-t-elle, « vous donne immédiatement envie de le filmer ». Sa présence puissante et énigmatique colle parfaitement au personnage. La cinéaste fait également appel à Juliette Binoche, qu’elle a fait tourner l’année précédente dans Un beau soleil intérieur, ainsi qu’à André Benjamin, plus connu sous le nom d’André 3000.

High Life, qui se déroule aux abords du trou noir le plus proche de la Terre, conte l’histoire d’un homme (Monte) qui fait la connaissance de sa fille (Willow) conçue artificiellement, sans son accord. Tous deux, désormais seuls, sont condamnés à vivre perdus dans l’espace. Monte qui se protégeait de tout sentiment et de tout désir va se voir évoluer.

La filmographie si diverse de la réalisatrice a pour point de convergence la vérité du comportement humain à travers la sensation, quel que soit le lieu. « Claire Denis nous invite à re-voir le monde, à le capter autrement, dans ses états indécidables, ses écarts irréductibles, ses déplacements de matière et de sons qui s’articulent différemment à la présence immanente des corps. Moins soucieuse de montrer ou d’imiter la réalité telle qu’elle est, que d’en découvrir l’essence poétique, elle parvient à résoudre, peu à peu, tout au long d’un parcours aussi généreux qu’ambitieux, la grande énigme des sens… » (Sébastien David, Fabrice Fuentes, Paul Gibert, sous la direction de Rémi Fontanel, Le Cinéma de Claire Denis, Aléas)