Sous l’impulsion de Dore Schary, alors directeur de production, la MGM souhaite promouvoir des films d’action, peu coûteux, dans une veine sociale, inhabituelle pour elle. Le projet de La Main noire est confié au réalisateur maison Richard Thorpe et le rôle principal à Gene Kelly, à la suite du refus de Robert Taylor, qui trouvait le rôle trop sombre.
« Au tournant du siècle, il y avait plus d'Italiens vivant à New York qu'à Rome. Beaucoup s'étaient précipités ici cherchant fortune et liberté. Certains d'entre eux n'ont trouvé que l'échec et la peur. » C’est avec ce carton que Richard Thorpe introduit La Main noire. Il est l’un des premiers films à décrire la puissance de la Mano Nera, ainsi que la communauté italo-new-yorkaise sous le joug de l’organisation criminelle, qui rançonne ses nouveaux arrivants. Face à une police dépassée, la Main noire est toute puissante. Basé sur des faits réels, le film évoque une Amérique alors très peu représentée dans les productions très "familiales" de la MGM.
La Main noire est une indéniable réussite. Richard Thorpe y installe une atmosphère oppressante. Chronique de la violence, le film bénéficie d’un superbe noir & blanc et d’ombres chinoises expressionnistes. La reconstitution du Little Italy du début du siècle par des équipes d’origine italienne offre au film le réalisme nécessaire à son propos.
En acceptant le rôle de Johnny, l’ange exterminateur, Gene Kelly - plus habitué des musicals où il excelle - endosse l’un de ses premiers rôles dramatiques. « On voit Gene Kelly dans un contre-emploi exemplaire. Dans le rôle d'un jeune Italo-Américain décidé à venger son père, un avocat assassiné pour avoir dénoncé les agissements de la Mafia, il présente un aspect méconnu de sa personnalité d'acteur : sérieux, et surtout ne dansant pas. Mais dans une scène nocturne où il est filmé suivant un homme, courant derrière lui dans les rues désertes, le cherchant du regard, on reconnaît cette gestuelle identifiable entre mille, cette manière inouïe qu'il a d'occuper l'espace. Dans ces quelques plans furtifs, il démontre de manière implacable à quel point le cinéma est d'abord une affaire de présence. » (Isabelle Régnier, Le Monde, 15 octobre 2011)
La Main noire (Black Hand)
États-Unis, 1950, 1h32, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Richard Thorpe
Scénario : Luther Davis, d’après une histoire de Leo Townsend
Photo : Paul C. Vogel
Montage : Cotton Warburton (crédité Irvine Warburton)
Musique : Alberto Colombo
Décors : Cedric Gibbons, Gabriel Scognamillo, Edwin B. Willis, Charles DeCrof
Costumes : Walter Plunkett
Production : William H. Wright, Metro-Goldwyn-Mayer
Interprètes : Gene Kelly (Johnny Columbo), J. Carrol Naish (Louis Lorelli), Teresa Celli (Isabella Gomboli), Marc Lawrence (Caesar Xavier Serpi), Frank Puglia (Carlo Sabballera), Barry Kelley (le capitaine Thompson), Mario Siletti (Benny Danetta), Carl Milletaire (George Allani), Peter Brocco (Roberto Columbo), Eleonora Mendelssohn (Maria Columbo)
Sortie aux États-Unis : 17 mars 1950
Sortie en France : 23 novembre 1951
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