En l'annonçant comme son dernier western, Sergio Leone signe le troisième volet de la trilogie Eastwood, après Pour une poignée de dollars (1964), et …Et pour quelques dollars de plus (1965). La sortie parisienne n’eut pas lieu dans trois salles, comme d’habitude, mais dans six. On chipota sur la longueur, sans savoir que vingt minutes des trois heures initiales avaient été coupées par le distributeur français, mais furent salués le brio, la verve, la démesure, et la virtuosité de l’ensemble.
Même les puristes reconnurent que Leone avait su recréer, mieux que ne l’avait souvent fait Hollywood, la guerre de Sécession, utilisant exactement les armes en service à l’époque. « Je souhaitais décrire l’imbécilité humaine dans un film picaresque où je montrerais aussi la réalité de la guerre. J’avais lu que cent vingt mille personnes étaient mortes dans des camps sudistes comme Andersonville. Et je n’ignorais pas que les Nordistes avaient fait la même chose. On connaît toujours le score honteux des vaincus. Jamais celui des vainqueurs. Alors j’ai décidé de montrer cette extermination dans un camp nordiste. » (Sergio Leone, Conversation avec Sergio Leone, Noël Simsolo, Cahiers du cinéma)
L’astuce du cinéaste avait été en outre de faire appel, non plus à une escouade de scénaristes, mais aux deux étoiles conjointes de la comédie à l’italienne, Age et Scarpelli, afin de donner un peu d’air à cette histoire de bruit et d’horreur. Expérience réussie : l’humour grinçant qui ponctue les aventures guerrières est en situation, la commedia dell’arte se fond dans la mythologie de l’Ouest. On a pu écrire avec justesse que le film, c’était Le Trésor de la sierra Madre tourné sur le plateau d’Autant en emporte le vent. La trilogie s’achevait sur sa note la plus haute. Le chef-d’œuvre de Leone ? En tout cas, son western le plus accompli.
Le Bon, la brute et le truand (Il Buono, il brutto, il cattivo)
Italie, Espagne, Allemagne, 1966, 2h58, couleurs (Technicolor), format 2.35
Réalisation : Sergio Leone
Scénario : Sergio Leone, Luciano Vincenzoni, Age et Scarpelli d’après une histoire de Sergio Leone et Luciano Vincenzoni
Photo : Tonino Delli Colli
Musique : Ennio Morricone
Montage : Eugenio Alabiso, Nino Baragli
Décors & costumes : Carlo Simi
Production : Alberto Grimaldi, P.E.A. – Produzioni Europee Associati
Interprètes : Clint Eastwood (Blondie), Lee Van Cleef (Sentenza), Eli Wallach (Tuco Ramirez), Aldo Giuffré (le capitaine ivrogne), Luigi Pistilli (Père Pablo Ramirez), Rada Rassimova (Maria)
Sortie en Italie : 23 décembre 1966
Sortie en France : 8 mars 1968
Restauration par Metro Goldwyn Mayer.
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