Pour l’écrivain Milan Kundera, « ce qui dans la vie d’un homme ou d’un peuple est marqué par des bouleversements et des catastrophes devient un formidable capital entre les mains d’un artiste. Et une chance. Pour la culture. » La Tchécoslovaquie passa par de nombreuses oppressions, successivement le nazisme et le stalinisme. Dans les années 1960, le pays voit émerger un cinéma qui s’impose dans les festivals internationaux, avec des réalisateurs regroupés sous l’appellation de Nouvelle Vague tchécoslovaque, qui rejoint le "Nouveau Cinéma" surgi simultanément dans de nombreux pays. Ce mouvement qui se distingue par l’intensité et la diversité de ses champs d’interventions regroupe des réalisateurs comme Milos Forman, Jiri Menzel, Pavel Jurácek et Peter Solan. Tous perçoivent leur travail de création comme une véritable mission.
En 1959, Peter Solan, réalise le premier film policier slovaque, Muz, ktorý sa nevrátiln, puis obtient une vraie reconnaissance avec le remarquable Le Boxeur et la mort (1963), primé au Festival de San Francisco, un drame dont l’action se situe dans un camp de concentration.
Le Cas Barnabáš Kos est une parabole satirique. Celle d’un homme ordinaire, qui, une fois nommé chef d’orchestre, succombe peu à peu à la volonté de puissance et à sa vanité. Promu par le pouvoir à un poste important, il devient alors capable de tout. Peter Solan dénonce la position arrogante des apparatchiks culturels et montre la faiblesse de l’âme humaine devant une organisation totalitaire.
La production du film dura sept ans, bloquée jusqu’à une légère détente du régime communiste. Clin d’œil ou pied de nez, ces quelques mots s’affichent au générique de fin: « Ce film sur Barnabáš Kos devait être réalisé en 1958, mais Barnabáš Kos l'a interdit ».
Le Cas Barnabáš Kos (Prípad Barnabáš Kos)
Tchécoslovaquie, 1964, 1h32, noir et blanc, format 1.66
Réalisation : Peter Solan
Scénario : Albert Marencín, d’après le roman éponyme de Peter Karvaš
Photo : Tibor Biath
Musique : Pavol Šimai
Montage : Maximilián Remec
Décors : Ivan Vanícek
Costumes : Ferdinand Koncek
Production : Koliba (Bratislava)
Interprètes : Josef Kemr (Barnabáš Kos – Ivan Krivosudsky), Jarmila Koštová (Julka), Hana Sarvašová (Gregušová), Milivoj Uzelac (le chef d'orchestre Ruman), Viliam Polónyi (Gajdoš), Josef Bartl (le chef d'orchestre), Jan Bzdúch (Soviar)
Sortie en Tchécoslovaquie : 19 mars 1965
Restauration par le Slovak Film Institute en 2017.
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