En 1979, Jane Fonda retrouve pour Le Cavalier électrique le réalisateur Sydney Pollack avec qui elle avait tourné On achève bien les chevaux dix ans plus tôt. Elle sera la partenaire de l’acteur et ami du cinéaste, Robert Redford. En 1972, les deux hommes signaient le magnifique Jeremiah Johnson, l’un à la réalisation et l’autre dans le rôle-titre de ce film sur la fuite devant la civilisation.
Le Cavalier électrique, quoique différent en bien des points, est dans la lignée de Jeremiah Johnson. Pollack choisit le biais de l’americana et de la figure mythologique du cow-boy pour traiter de nouveau ses préoccupations personnelles (et quasi obsessionnelles) : le retour aux racines. Fable écologique et dénonciation du cynisme des multinationales, Le Cavalier électrique – peut-être trop manichéen pour certains - confronte deux mondes : la ville bruyante, consumériste, et la nature élégiaque. Le personnage incarné par Jane Fonda appartient au premier : elle est une journaliste motivée, prête à tout pour un scoop (dans la lignée de son personnage du Syndrome chinois). Celui de Robert Redford est entre les deux, cow-boy désenchanté dans un costume d’opérette, perdu dans un monde qui n’est pas le sien et qui ne peut être lui-même que lorsqu’il regagne les grands espaces de la prairie perdue.
Film lyrique à la beauté simple, sur une Amérique malade d’avoir renié ses origines, Le Cavalier électrique interroge les questions de la dignité, de la rédemption et de l’enfermement.
« La coda de The Electric Horseman nous laisse sur la vision de Sonny Steele redevenu le vagabond céleste qu’il n’aurait jamais dû cesser d’être. Sonny Steele tel qu’en lui-même… Silhouette solitaire, de plus en plus lointaine, dans la sierra que la prise de vues aérienne embrasse dans son immensité. Figure mythologique, promise à un futur aussi incertain que Jeremiah Johnson et qui disparaît comme un mirage sur la ligne d’horizon. Voici le cavalier électrique rendu à son milieu naturel, délivré de ses entraves, flanqué d’une selle pour seul viatique. » (Michael Henry, Positif n°229, avril 1980)
Le Cavalier électrique (The Electric Horseman)
États-Unis, 1979, 2h00, couleurs, format 2.35
Réalisation : Sydney Pollack
Scénario : Robert Garland, Paul Gaer, Shelly Burton, d’après une histoire de Shelly Burton
Photo : Owen Roizman
Musique : Dave Grusin
Montage : Sheldon Kahn
Décors : Stephen Grimes, Mary Swanson
Costumes : Bernie Pollack
Production : Ray Stark, Wildwood Enterprises, Rastar Films
Interprètes : Robert Redford (Sonny Steele), Jane Fonda (Hallie Martin), Valerie Perrine (Charlotta), John Saxon (Hunt Sears), Nicolas Coster (Fitzgerald), Allan Arbus (Danny), Wilford Brimley (le fermier), Will Hare (Gus Atwater), Basil Hoffman (Toland), Timothy Scott (Leroy), James B. Sikking (Dietrich), Willie Nelson (Wendell), James Kline (Tommy), Frank Speiser (Bernie), Quinn Redeker (Bud Broderick), Lois Areno (Joanna Camden), Sarah Harris (Lucinda), Tasha Zemrus (Louisa), James Novak (Dennis), Michele Heyden (Sunny Angel)
Sortie aux États-Unis : 21 décembre 1979
Sortie en France : 23 avril 1980
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