Billetterie

Le Départ

de Jerzy Skolimowski , Belgique , 1967

Marc (Jean-Pierre Léaud) est garçon coiffeur. Passionné par les voitures, il s’inscrit à un rallye avec une Porsche, comptant emprunter celle de son patron. Mais quand il découvre que celle-ci ne sera pas disponible, il part en quête d’une nouvelle voiture.

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« Le Départ de Skolimowski est un poème qui  n’est pas dit, mais qui est crié, qui n’est pas fermé sur une retombée, mais qui est ouvert. Le cri fut poussé par Jean-Pierre Léaud. Ah, je voudrais bien que ces deux-là, Skolimowski et Jean-Pierre Léaud, restent pauvres comme ils sont, et qu’on ne leur donne jamais de quoi faire du scope, de la couleur. » (Marguerite Duras)

Quand la Nouvelle Vague polonaise rencontre les icônes de la Nouvelle Vague française, cela donne Le Départ. Tourné en seulement vingt-sept jours, en Belgique, c’est le premier film réalisé hors de Pologne par Jerzy Skolimowski. Bronka Aronson, une Belge d’origine polonaise, épouse d’un riche éditeur de revues automobiles, souhaitait soutenir le cinéma. Elle proposa à Skolimowski de lui financer un film. Le cinéaste – qui ne parlait pas français – choisit alors de diriger Jean-Pierre Léaud et Catherine Duport – qui, eux, ne parlaient pas polonais - pour incarner son couple vedette ; les deux comédiens sortaient tout juste de Masculin Féminin de Jean-Luc Godard.

Film fou et particulièrement libre – porté par le free jazz de Krzysztof T. Komeda -, Le Départ montre un Jean-Pierre Léaud explosif, fougueux. C'est un personnage skolimowkien hors-pair, désinvolte, qui refuse de grandir et de supporter des valeurs bourgeoises. Il court à perdre haleine après l’objet de son désir, une voiture, qui lui ouvrira les portes d’une course automobile. Point.

Bien que mal reçu par la critique de l’époque, le film recevra l’Ours d’or à Berlin. Il a depuis été largement réévalué à sa juste valeur. « Le Départ, c’est La Fureur de vivre conduite par Le Mécano de la "General", un éclat de romantisme noir enrobé de burlesque, un cri de rage qui sourit à la Lune. C’est aussi, et peut-être surtout, un portrait de Jean-Pierre Léaud en alter ego de Jerzy Skolimowski. Soit un jeune homme qui marche la tête haute au naufrage de sa jeunesse, et qui incarne ce moment de bascule avec une grâce si fiévreuse que la pellicule s’embrase. Trois ans avant la fin mythique de Macadam à deux voies, de l’Américain Monte Hellman, Jerzy Skolimowski allumait ainsi le feu qui devait transformer en cendres les utopies des années 1960. » (Jacques Mandelbaum, Le Monde, 7 septembre 2011)

Le Départ 
Belgique, 1967, 1h25, noir et blanc, format 1.66  
Réalisation : Jerzy Skolimowski
Scénario
 : Jerzy Skolimowski, Andrzej Kostenko
Photo : Willy Kurant
Musique : K. T. Komeda
Montage
 : Bob Wade
Production : Bronka Ricquier, Elisabeth Films 
Interprètes : Jean-Pierre Léaud (Marc), Catherine Duport (Michèle), Jacqueline Bir (la cliente du salon de coiffure),  Paul Roland (le patron), Léon Dony (le vendeur de voiture), Lucien Charbonnier (le vendeur de saucisses), John Dobrynine (l’ami déguisé en maharajah), Bernard Graczyk (le collègue du salon de coiffure)  
Présentation au Festival de Berlin : juin 1967
Sortie en France : 6 décembre 1967 

Ressortie par Malavida Films le  21 novembre 2018

Restauration son et image financée par Malavida et réalisée par Titra films, à partir d'un fichier réétalonné et validé par Willy Kurant.

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT je 18 à 21h30 - Lumière Terreaux  
En présence de Jerzy Skolimowski 

Icone Billet 17ACHAT ve 19 à 14h45 - Pathé Bellecour
En présence de Jerzy Skolimowski 

 

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