Quand le réalisateur d’Ivanhoé rencontre l’interprète de Scaramouche, cela donne Le Prisonnier de Zenda, rutilant film de cape et d’épée en Technicolor. En 1937, John Cromwell avait réalisé sa version (la cinquième depuis 1913) du roman d’Anthony Hope, avec Ronald Colman et Madeleine Carroll, produite par David O. Selznick. Les thèmes classiques du sosie et du coup d’État sont les ingrédients parfaits pour un film romanesque, plein d’action et de panache. Richard Thorpe s’inspire ici très largement de la version de Cromwell, reproduisant plan par plan, cadre après cadre, le film de 1937. Le cinéaste impose même à ses acteurs d’en visionner les séquences avant d’entrer sur le plateau. Exception à la règle : le duel final, exceptionnel, bien plus acrobatique, devenu depuis un modèle du genre.
Le Prisonnier de Zenda est un classique de l’âge d’or hollywoodien, qui bénéficia de moyens très importants et du souci du détail des équipes de la MGM. « La perfection atteinte quelques années plus tôt par Les Trois Mousquetaires de George Sidney et quelques mois auparavant par le sublime Scaramouche semble avoir galvanisé tous ceux qui, à la Metro-Goldwyn-Mayer, travaillèrent sur le film. […] Il en résulte une œuvre éblouissante qui pulvérise les souvenirs que l’on peut avoir de la précédente version. Ronald Colman, inégal, s’estompe devant le charme flamboyant de Stewart Granger et la composition de James Mason, cynique, ambitieux et opportuniste, laisse loin derrière elle celle de Douglas Fairbanks Jr. […] Injustement sous-évalué, Le Prisonnier de Zenda mérite d’être remis à sa véritable place, l’une des premières du film de cape et d’épée. Le romanesque, la passion, le panache et l’aventure y brillent de mille feux et c’est l’occasion de rappeler que quelques mois plus tôt seulement Thorpe signait également Ivanhoé, tournant ainsi en un an deux des plus grandes réussites du genre. » (Patrick Brion, Le Cinéma d’aventure, Éd. de La Martinière)
Le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda)
États-Unis, 1952, 1h36, couleurs (Technicolor), format 1.37
Réalisation : Richard Thorpe
Scénario : John L. Balderson, Noel Langley, Wells Root, d’après le roman éponyme d’Anthony Hope et son adaptation au théâtre par Edward E. Rose
Photo : Joseph Ruttenberg
Montage : George Boemler
Musique : Alfred Newman
Décors : Cedric Gibbons, Hans Peters, Edwin B. Willis, Richard Pefferle
Costumes : Walter Plunkett
Maître d’armes : Jean Heremans
Production : Pandro S. Berman, Metro-Goldwyn-Mayer
Interprètes : Stewart Granger (Rudolf Rassendyll / le roi Rudolf V), Deborah Kerr (la princesse Flavia), Louis Calhern (le colonel Zapt), Jane Greer (Antoinette de Mauban), Lewis Stone (le cardinal), Robert Douglas (Michael, duc de Strelsau), Robert Coote (Fritz von Tarlenheim), Peter Brocco (Johann), Francis Pierlot (Josef), James Mason (Rupert d’Hentzau), Stanley Logan (l’ambassadeur britannique), Doris Lloyd (la femme de l’ambassadeur)
Sortie aux États-Unis : 14 novembre 1952
Sortie en France : 12 août 1953
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