Inspiré du conte d’Andersen, Les Chaussons rouges marque l’apogée du tandem Michael Powell et Emeric Pressburger. Pour leur dixième collaboration et la septième production de leur société, The Archers, ils s’entourent d’une brillante équipe, à commencer par Jack Cardiff dont la photographie flamboyante en Technicolor impressionna les plus grands, tel Martin Scorsese, pour qui c’est « le plus beau film en Technicolor. Une vision jamais égalée. »
Michael Powell fait appel au danseur et acteur russe Léonide Massine dans le rôle de Grisha Ljubov avec qui, dit-il, « nous faisions œuvre de magicien ». Pour interpréter la ballerine Vicky, il souhaite une danseuse remarquable afin d’assurer la scène clé du film, la séquence du ballet, d’une durée de dix-sept minutes. Ce sera l’éblouissante Moira Shearer. Le décorateur Hein Heckroth (récompensé d’un Oscar pour ce travail) magnifie le ballet, fusionnant la scène et le conte.
À cela s’ajoute les effets de caméra des cinéastes, dont les mouvements d’appareil modifient la vitesse de défilement à l’intérieur même des plans et entraînent le spectateur dans une rêverie. Pour Michael Powell, « le cinéma doit être magique, doit provoquer le rêve. Il faut sans cesse expérimenter, avec le son, l’image, la vitesse… »
Réflexion sur l’engagement artistique, le film exprime l’immense besoin d’art et ses destins sacrifiés. Les Chaussons rouges est devenu un classique et une référence pour toute une génération de réalisateurs, de Martin Scorsese à Steven Spielberg ou Francis Ford Coppola.
« Je crois que la véritable raison de l’immense succès des Chaussons rouges est la suivante : pendant dix ans, on nous avait dit à tous d’aller mourir pour la liberté et la démocratie, pour ceci et cela, et maintenant que la guerre était finie, Les Chaussons rouges nous disaient d’aller mourir pour l’art. » (Michael Powell, Une vie dans le cinéma, Institut Lumière / Actes Sud)
Les Chaussons rouges (The Red Shoes)
Royaume-Uni, 1948, 2h15, couleurs (Technicolor), format 1.33
Réalisation : Michael Powell, Emeric Pressburger
Scénario : Michael Powell, Emeric Pressburger, Keith Winter, d’après le conte éponyme de Hans Christian Andersen
Photo : Jack Cardiff
Musique : Brian Easdale, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Franz Liszt
Montage : Reginald Mills
Décors : Hein Heckroth
Costumes : Jacques Fath, Mattli, Carven
Chorégraphie : Robert Helpmann, Léonide Massine
Production : Michael Powell, Emeric Pressburger, The Archers, Independent Producers
Interprètes : Marius Goring (Julian Craster), Anton Walbrook (Boris Lermontov), Moira Shearer (Victoria Page), Léonide Massine (Ljubov), Austin Trevor (le professeur Palmer), Esmond Knight (Livy), Eric Berry (Dimitri), Irene Browne (Lady Neston), Ludmilla Tchérina (Boronskaja), Jerry Verno (le gardien), Robert Helpmann (Ivan Boleslawsky), Albert Bassermann (Ratov), Derek Elphinstone (Lord Oldham), Marie Rambert (elle-même), Joy Rawlins (Gladys, l'amie de Victoria), Jean Short (Terry), Gordon Littman (Ike), Julia Lang (Balletomane)
Sortie au Royaume-Uni : 6 septembre 1948
Sortie en France : 10 juin 1949
Restauration par UCLA Film & Television Archive en association avec le British Film Institute, The Film Foundation, ITV Global entertainment ltd. et Janus Films, et financée par la Hollywood Foreign Press Association, The Film Foundation et la Louis B. Mayer Foundation.
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