Dès son roman Le Haut-fer sorti de l’imprimerie, José Giovanni le fait lire à Lino Ventura, son ami depuis Classe tous risques de Claude Sautet (1960). L’acteur encourage l’auteur - également scénariste - à adapter son roman. Giovanni piétine sur son scénario ; c’est en envisageant Bourvil dans le rôle d’Hector Valentin, à la place de Lino Ventura, qu’il termine son adaptation. Pour imposer Robert Enrico, qu’il souhaite comme réalisateur, Giovanni organise pour Ventura et le producteur Michel Ardan une projection de son film La Rivière du hibou, Palme d’or du court métrage à Cannes en 1962. Michel Ardan est subjugué : « Ce type, c’est le Verneuil de la Cinémathèque. » (cité par José Giovanni, Mes grandes gueules, Fayard).
Les Grandes Gueules est un western vosgien, traversé par les thèmes chers à Giovanni : l’honneur, l’amitié fraternelle, l’affrontement, la vengeance. C’est une affaire d’hommes, le portrait de fortes têtes réunies dans une étrange collectivité.
Enrico et Giovanni offrent à Bourvil un nouveau visage, plus dramatique, qui le conduira jusqu'au Cercle rouge de Jean-Pierre Melville. Partisan d’un cinéma populaire, le cinéaste signe un film grand public. Lors de la sortie, certains lui reprocheront d’être trop traditionnel, d’autres l’en féliciteront.
« On respire dans ce film, dépouillé de toute fioriture inutile, de toute complaisance sentimentale, un air pur, tonifiant, le souffle des hautes cimes et de la poésie. Il suffit d’un regard d’innocence et de sympathie porté sur les hommes et sur les choses pour les éclairer intérieurement, nous révéler leur dimension, et c’est en cela que cette œuvre, empreinte de noblesse et de beauté virile, atteint au grand art, qui est celui de la simplicité. » (Michel Capdenac, Les Lettres françaises, 28 octobre 1965)
Les Grandes Gueules
France, Italie, 1965, 2h08, couleurs (Eastmancolor), format 2.35
Réalisation : Robert Enrico
Scénario : Robert Enrico, José Giovanni, d’après le roman Le Haut-fer de José Giovanni
Dialogues : José Giovanni
Photo : Jean Boffety
Musique : François de Roubaix
Montage : Nicole Courtois, Michel Lewin, Jacqueline Meppiel
Décors : Jean Saussac
Production : Michel Ardan, Gérard Beytout, Les Productions Belles Rives, Alexandra Produzioni Cinematografiche, Société Nouvelle de Cinématographie
Interprètes : Bourvil (Hector Valentin), Lino Ventura (Laurent), Marie Dubois (Jackie Keller), Jess Hahn (Nénesse), Jean-Claude Rolland (Mick), Hénia Suchar (Christiane), Reine Courtois (Yvonne Didier), Nick Stephanini (Therraz), Roger Jacquet (Capester), Marc Eyraud (l'éducateur), François Vibert (Keller), Mick Besson (Raoul), Michel Charrel (Cuirzepas), Michel Constantin (Skida), Paul Crauchet (Pélissier), Henri Czarniak (Stan), Pierre Frag (Fanfan), Marcel Pérès (Jubo), Frédéric Santaya (Scarella)
Sortie en France : 22 octobre 1965
Ressortie par Héliotrope Films le mercredi 31 octobre (sous réserve)
Restauration numérique.
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