New York 1997

Lorsqu’il réalise New York 1997, John Carpenter souhaite s’éloigner du film d’épouvante et tourner un véritable film d’action. À la manière d’Howard Hawks - qu’il admire -, il s’inspire du western en mettant en scène un héros solitaire qui se révolte contre l’autorité et les lois – Snake Plissken (Kurt Russell), que l’on retrouvera quinze plus tard dans une suite, Los Angeles 2013.

 John Carpenter bénéficie pour la première fois d’un budget important qui lui permet de recréer un New York apocalyptique. Il fait appel au chef opérateur  avec qui il a déjà travaillé sur Halloween et Fog, Dean Cundey, maître de l’extérieur nuit, habituellement très difficile à restituer. On note aussi la présence de James Cameron (alors quasi inconnu), crédité au générique au sein de l’équipe des effets visuels.

La caméra tout comme la musique sont pour John Carpenter des protagonistes, et le cinéma  un moyen de communication où le dialogue, secondaire, n'est là que pour appuyer ce que l’on voit et entend. S’il tient à composer lui-même la musique, c’est parce qu’il sait qu’elle porte les sensations du spectateur, cela lui permet d’avoir le sens de ce qui est juste, de ce qui sonne.  

Dans ce New York futuriste, tout se passe la nuit, sur un territoire délimité, où les personnages sont pris au piège, coupés du reste du monde. Caractéristique qu’il emprunte à Howard Hawks et son sens de l’enfermement : « Dans ses films, même si le cadenas était très large, il s’arrangeait toujours pour ramener la scène à une zone délimitée ; c’est surtout ça qui m’a marqué parce que j’ai aussi ça dans la tête l’idée que nous sommes toujours enfermés et coincés dans des espaces clos. » (John Carpenter, in 15 ans de cinéma américain, entretiens réunis et présentés par Nicolas Saada, Cahiers du cinéma)

Dans ce Manhattan qui fait figure de nouvel Alcatraz, symbole de la décadence et de l’échec d’une société, se décèle une référence au surpeuplement. « L’aventure semble tout entière née de la nuit, suscitée par elle, comme le cauchemar jailli d’une civilisation culpabilisée qui s’interrogerait sur son devenir et son châtiment. » (Michel Sineux, Positif n° 246, septembre 1981)