Paris est toujours Paris

Luciano Emmer, né en 1918, a commencé comme réalisateur de nombreux documentaires et courts métrages sur l’art, dont il fut l’un des pionniers, dès les années 1940. Son premier long métrage de fiction, Dimanche d'août, avait été un succès en 1950. Pour son film suivant, Paris est toujours Paris, il retrouve le scénariste Sergio Amidei et les acteurs Marcello Mastroianni et Franco Interlenghi, déjà à l’affiche du précédent.

Sur le même principe que dans son premier film, le cinéaste raconte la journée d’une dizaine de personnages dans Paris. Chacun cherche son plaisir là où il croit le trouver, ce qui entraîne pour certains quelques désillusions et pour d’autres d’agréables surprises. La quasi-totalité des dialogues en italien et les quelques dialogues en français donnent lieu à des malentendus et des situations burlesques. L’Italien à l’étranger, thème répandu de la comédie italienne, bénéficie ici d’un vent de fraîcheur, et s'inscrit dans la suite logique de Dimanche d'août, où le temps d’une journée, les Romains partaient au bord de la mer.

Après Rome, il est question ici de montrer différents aspects de Paris. « Le scénario est fait d’anecdotes parallèles enroulées autour de l’argument central. Paris est le décor-témoin et spirituellement l’acteur principal, comme la plage d’Ostie dans Dimanche d’août. » (Luciano Emmer).

Le film révèle un Paris lumineux et poétique, où l’on perçoit, à travers la photographie d’Henri Alekan, grand chef opérateur de Renoir, Clément et Carné, une vraie tendresse pour la capitale. Nombreux sont les films réalisés sur Paris ; celui-ci est une illustration pétillante des années 1950 où l’on peut voir Yves Montand jouer son propre rôle et chanter Les Feuilles mortes.