Pirates et guerriers

Pirates et guerriers est le premier film de King Hu à être distribué en France, sous le titre Les Sept Guerriers. Avec L’Auberge du printemps, il est aussi le second film du contrat signé par le cinéaste avec la société de production Golden Harvest. Ces deux films marquent un changement dans la filmographie de King Hu. Alors que les films de kung-fu sont en plein essor, le cinéaste insère de plus en plus, dans ses wu xia pian, des combats sans armes, à main nue, les détournant vers le genre boxing and kicking. Ici, une fois l’histoire mise en place – un conflit sino-japonais, des autorités chinoises corrompues -, King Hu consacre la majeure partie de son film aux scènes d’action, filmées avec une grande précision formelle, aux combats, parfois à mains nues, mais toujours dans le style de l’école du Nord issue de l’Opéra de Pékin.

Film d’aventures tourné à Taïwan, dans de superbes paysages en bordure de la mer de Chine, Pirates et guerriers présente également une extraordinaire scène de jeu de go, parallèle à la stratégie militaire ici à l’œuvre.

« Pirates et guerriers prouve à l’envi la maîtrise technique de son auteur, et lui donne sa dimension par rapport au tout-venant de la production de Hong Kong – mais peut-être arrive-t-il trop tard. Sur un canevas historique (la lutte entre pirates japonais et champions chinois des arts martiaux dans la Chine des Ming), King Hu a brodé quelques variations superbement martiales et chorégraphiques, et souvent non sans humour. Sa technique repose essentiellement sur un montage très court, et un mixage sonore extrêmement étudié, tandis que les protagonistes s’affrontent dans d’admirables paysages rocailleux : " Le lieu dicte la mise en scène " dit King Hu. » (Max Tessier, Écran n°51, octobre 1976)