Billetterie

Ragtime

de Milos Forman , États-Unis , 1981

1906. Les États-Unis entrent dans le nouveau siècle au son du ragtime. New York est d’une vitalité à toute épreuve. Le musicien noir Coalhouse Walker Jr. (Howard E. Rollins) se présente pour jouer dans un bar. On inaugure une statue de Diane, ressemblant beaucoup à Evelyn Nesbit (Elizabeth McGovern), ce qui rend fou son époux, un jeune milliardaire. Une jeune femme noire (Debbie Allen), qui a voulu abandonner son bébé, trouve refuge dans une famille bourgeoise de New Rochelle…

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Voilà un film quelque peu oublié, mais goûté par les aficionados de Forman dont cette plongée dans l’Amérique de la Belle Époque est la première incursion dans l’Histoire. Il y promène un regard fasciné, juxtaposant des scènes seulement esquissées pour créer une atmosphère et composer le tableau de l’Amérique moderne naissante. On découvre l’animation des quartiers d’immigration, les clubs de musique bondés, les prémices de la civilisation de l’automobile et la naissance du cinéma avec un réalisateur inventif au fort accent de l’Est qui évoque Milos Forman…

Dans cette vision panoramique de l’Amérique, l’histoire se resserre peu à peu autour de quelques protagonistes dont les destins sont liés de façon plus ou moins lâche. « Avec le scénariste Michael Weller, nous nous efforçâmes de préserver l’aspect éclaté, extrêmement vivant et grouillant des personnages historiques ou anonymes, qui dans le roman de Doctorow, faisait penser à un tableau de Bruegel. L’histoire du pianiste noir nous servit de fil conducteur. » (Milos Forman, …et on dit la vérité, co-écrit avec Jan Novak, Robert Laffont)

C’est ainsi que le racisme est au centre d’une fresque où le combat des uns n’est pas celui des autres, mais peut parfois le devenir. C’est ce que prouve l’émergence des figures du jeune frère blanc et du père. Pour Pascal Bonitzer, « tout l’art de Forman est là et c’est du grand art. Forman a toujours été un portraitiste, un portraitiste de cinéma, c’est-à-dire de mouvement, mais de mouvement moléculaire, imperceptible. Réussir à glisser de l’imperceptible dans une superproduction, réussir à faire glisser tout l’appareil de la superproduction vers des figures qui tremblent légèrement, qui échappent au typage, aux grands ensembles contradictoires et détruisent imperceptiblement ceux-ci, c’est le plus grand art. » (Cahiers du cinéma n°331, janvier 1982)

Ragtime  
États-Unis, 1981, 2h35, couleurs, format 2.35 
Réalisation : Milos Forman
Scénario : Michael Weller, d’après le roman éponyme de E.L. Doctorow
Photo : Miroslav Ondrícek
Musique : Randy Newman
Montage : Anna Coates
Décors : John Graysmark
Costumes : Anna Hill Johnstone
Production : Dino De Laurentiis, Sunley 
Interprètes : Howard E. Rollins (Coalhouse Walker Junior), Elizabeth McGovern (Evelyn Nesbit), James Olson (le père), Brad Dourif (le jeune frère), James Cagney (Rhinelander Waldo, le chef de la police), Debbie Allen (Sarah), Mandy Patinkin (Tateh/baron Ashtenazy), Mary Steenburgen (la mère), Norman Mailer (Stanford White), Kenneth McMillan (Willie Conklin), Moses Gunn (Booker T. Washington) 
Sortie aux États-Unis : 20 novembre 1981
Sortie en France : 6 janvier 1982

Ressortie par L'Atelier d'images en 2019
Distribution par LOST FILMS

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 14 à 17h - UGC Astoria
En présence de Julier Ferrier

Icone Billet 17ACHAT me 17 à 14h30 - Lumière Terreaux  
En présence d’Anne Consigny

Icone Billet 17ACHAT di 21 à 10h15 - Institut Lumière
En présence d’Anne Consigny

 

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