Raining in the Mountain est un projet que King Hu entretenait depuis les années 1960. Au printemps 1977, il s’installe dans un hôtel avec son épouse afin de le finaliser : il termine le scénario de Raining in the Mountain, tandis que son épouse Chong Ling écrit celui de La Légende de la montagne. Les deux films seront tournés en parallèle - avec les mêmes acteurs, dans les mêmes lieux, parfois dans une même journée - en Corée, là où les temples bouddhistes sont inchangés et très proches de ceux de la Chine historique.
Raining in the Moutain est entièrement tourné en extérieur. King Hu fait de ce monastère et de ses cours un labyrinthe, plateau unique de l’action, filmée en longs panoramiques.
Usant des conventions héritées de l’Opéra de Pékin, le cinéaste développe des personnages typés, leurs noms (Renarde blanche, Serrure d’or) devenant leur signature, leur identité et surtout un destin dont ils ne peuvent se défaire. « Chacun est idée, chacun est stratégie. On avance des pions. On fait un pas à découvert et deux masqué. » (Olivier Assayas, Hong Kong Cinéma, Éditions de l’Étoile/Cahiers du cinéma). King Hu explore ici la question du pouvoir et de sa conquête. La lutte pour le manuscrit d’une valeur inestimable et la lutte pour la succession s’entremêlent sur fond de bouddhisme et de philosophie.
Dans ce film, que beaucoup considère comme le sommet de son œuvre, King Hu l’érudit et le littéraire laisse exploser son sens de l’énigme et sa philosophie, tout en portant un soin infini à la plasticité de son film. Colette Godard dira à propos des images de Raining in the Mountain : «Elles sont belles, elles sont la beauté. Une beauté à la fois stable, évidente et fragile, comme la lumière. Elles sont compensées selon une absolue symétrie, dans des couleurs harmonieuses. Il y a l’éclat des vêtements, la délicatesse des visages, le calme oppressant des paysages […] et des attitudes, y compris au cours des actions les plus cruelles, traitées d’ailleurs en chorégraphies, les bruits des coups, des courses disparaissent dans la musique. […] Ce film a la beauté d’un rêve initiatique et l’ironie d’un conte amer. » (Le Monde, 25 août 1987)
Raining in the Mountain (Kong shan ling yu)
Taïwan, Hong Kong, 1979, 2h, couleurs, format 2.35
Réalisation & scénario: King Hu
Photo : Henry Chan
Montage : King Hu
Musique : Ng Tai-Kong
Direction artistique : King Hu
Production : King Hu, Wu Sau-yee, Lo & Hu Company Productions
Interprètes : Hsu Feng (Renarde blanche), Sun Yueh (le Seigneur Wen), Shih Chun (le premier disciple), Tien Feng (le général Wang), Tung Lim (Chiu Ming), Chin Pei (le troisième disciple), Chen Hui-lou (le lieutenant Chang), Wu Chia-hsiang (Maître Wu Wai), Wu Ming-tsai (Serrure d'or), Lu Chun (le second disciple), Kim Chang-gean (le bonze supérieur)
Sortie à Hong Kong : 11 juillet 1979
Sortie en France : 19 août 1987
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