Billetterie

Sois belle et tais-toi

de Delphine Seyrig , France , 1976

1976. Vingt-quatre actrices, face caméra, parlent de leur expérience professionnelle en tant que femmes. Une photographie d’une époque malheureusement pas encore tout à fait révolue.

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Delphine Seyrig a joué pour les plus grands : Resnais (L’Année dernière à Marienbad, Muriel ou le Temps d'un retour), Truffaut (Baisers volés), Demy (Peau d’âne), Buñuel (Le Charme discret de la bourgeoisie), Losey (Maison de poupée, aux côtés de Jane Fonda), Duras (India Song)… Dans les années 1970, elle découvre la vidéo aux côtés de Carole Roussopoulos, cofondatrice du collectif militant Video Out. Le média devient alors pour elle une voix pour porter son activité de militante féministe.

En 1976, Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos réalisent SCUM Manifesto, une lecture du manifeste féministe radical de l’Américaine Valerie Solanas. La même année, l’actrice, devenue cinéaste, réalise Sois belle et tais-toi, dont elle emprunte le titre à un film de Marc Allégret (1958).

Interrogées sur leurs expériences professionnelles en tant que femmes, leurs rôles et leurs rapports avec les cinéastes et les équipes, les comédiennes dressent un bilan négatif. Être belle et se taire, c’est bien l’attitude qu’on attend d’elles, ces femmes à qui on ne propose que des rôles stéréotypés, voire aliénants. Elles s’interrogent sur leur position dans cette industrie sexiste, et clament la nécessité d’écrire elle-même les rôles qu’elles veulent interpréter.

« Cette série d’entretiens avec des actrices sur leur statut et les rôles qu’on leur propose fait apparaître combien le discours de "l’emballage" de la misogynie dominante a changé depuis lors, et combien l’essentiel des mécanismes du mépris et du contrôle demeurent – contre les femmes, mais désormais de manière sans doute plus diffuse, moins grossièrement codée, au détriment de tous. D’une tonifiante drôlerie et d’une impeccable précision, l’enseignement de ces brefs dialogues – parmi lesquelles on (re)découvre la Jane Fonda d’alors, étincelante de lucidité politique, fait de ce film […] un exemple des ressources du cinéma comme analyseur temporel, doté de vertus de compréhension du monde inépuisables. » (Jean-Michel Frodon, Cahiers du cinéma n°626, septembre 2007)

En 1982, Carole Roussopoulos, Delphine Seyrig et son amie d’enfance Ioana Wieder, également réalisatrice et militante, fondent le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir afin de créer, recenser et conserver des documents audiovisuels sur l’histoire des femmes, leurs droits, leurs luttes et leurs réalisations.

Sois belle et tais-toi  
France, 1976, 1h51, noir et blanc
Réalisation : Delphine Seyrig
Photo & montage : Carole Roussopoulos
Production : Delphine Seyrig 
Avec : Jane Fonda, Shirley MacLaine, Anne Wiazemsky, Maria Schneider, Ellen Burstyn, Juliet Berto, Marie Dubois, Millie Perkins, Rita Renoir… 
Sortie en France : 4 mars 1981

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT lu 15 à 9h - Villa Lumière 
En présence d’Irène Jacob et Nicole Fernandez Ferrer

 

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