Malgré l’échec commercial de Nana, son précédent film, Renoir continue de tourner pour son propre plaisir, avec à ses côtés, comme d'habitude, sa femme Catherine Hessling et ses amis Pierre Lestringuez (jusque-là son scénariste attitré) et Pierre Braunberger. Le cinéma n’est toujours pour lui qu’un amusement, il joue avec ses proches.
Né des chutes de pellicules de son précédent tournage, Sur un air de charleston est le fruit de sa découverte du jazz. Un soir, rentrant chez lui, il trouve son épouse aux côtés de Jacques Becker près d’un phonographe, submergés par des sonorités nouvelles. Son ami Becker venait de lui faire découvrir le jazz, avec des musiciens de Chicago, les Mound-City Bluebirds. « Le jazz était une religion qui appelait le prosélytisme. Je suis heureux d’avoir vécu à cette époque où les génies du jazz « hot » se découvraient eux-mêmes. » (Jean Renoir, Ma vie et mes films, Flammarion).
Porté par des personnalités comme Joséphine Baker, coqueluche du Tout-Paris, ou du danseur Johnny Higgins (l’explorateur de son film), Renoir offre à Catherine Hessling un duo chorégraphique sur le rythme de la danse du titre. Ce court métrage rend hommage au jazz et à la la danse, mais aussi à Georges Méliès, avec l’arrivée de l’explorateur en ballon.
« Séduit, subjugué par la grâce originale de ce corps et de ce visage, il se préoccupe moins de diriger son interprète en fonction du personnage et de l’économie dramatique de la scène que de la contempler dans le maximum d’attitudes. Cette intention plus ou moins consciente se discerne clairement dans Charleston dont le mince et fantaisiste scénario n’est qu’un prétexte à une extraordinaire et incohérente exhibition de Catherine Hessling. En sorte que cette actrice pourrait bien avoir tout à la fois aidé Jean Renoir à se révéler à lui-même, ce qui demeure l’essentiel de son art, tout en retardant le passage nécessaire de la direction d’acteurs à la mise en scène proprement dite. » (André Bazin, Jean Renoir, Éd. Ivrea)
Sur un air de charleston
France, 1927, 24 min, noir et blanc, format 1.33
Réalisation : Jean Renoir
Scénario : Pierre Lestringuez, André Cerf
Photo : Jean Bachelet
Montage : Jean Renoir
Production : Pierre Braunberger, Néo-Films
Interprètes : Catherine Hessling (la danseuse), Johnny Higgins (l'explorateur), Pierre Lestringuez (un ange), Pierre Braunberger (un ange), Jean Renoir (un ange), André Cerf (un ange)
Sortie en France : 19 mars 1927
Ressortie par Tamasa Distribution en 2019.
Restaurations 4K par Studiocanal, avec le soutien du CNC. Les films restaurés seront montrés à la Cinémathèque Française et en édition vidéo disponible dans un nouveau coffret Renoir en exclusivité FNAC.
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