Avant de devenir cinéaste, Henri Decoin connut bien des métiers. Il fut, entre autres, critique pugilistique au quotidien L’Auto. La boxe, le noble art, est également le sujet de son roman Quinze rounds, récit d’un match du point de vue subjectif du boxeur, récompensé par le Grand prix de littérature sportive. Pour son second long métrage après Les Bleus du ciel, Henri Decoin choisit donc de scénariser et de filmer ce qu’il connaît.
Pour endosser le rôle de boxeur déchu, abandonné par un entourage vénal, Decoin choisit Georges Carpentier, premier Français champion du monde de boxe anglaise. En misant sur la popularité de l’ancien champion devenu comédien, Decoin vise juste : le film est un grand succès populaire.
Avec cette véritable plongée dans la misère humaine, tout en évitant le mélodrame, le cinéaste signe un film aux allures de reportage, sec, recréant des ambiances, des lieux. Il pousse le réalisme jusqu’à intercaler dans cette fiction des images documentaires de Carpentier boxant, sorte de biographie parallèle de son acteur et de son ancienne vie de champion.
« Toboggan demeure l’un des films les plus agressifs et les plus méchants qu’ait tourné Decoin. Aussi l’un des plus personnels : un de ceux où éclatent le mieux ses dons de photographe-reporter, ravi de saisir d’un regard et de traduire l’atmosphère enfiévrée et enfumée d’un palais de la boxe et surtout de fixer le combat, l’accrochant dans toute sa violence et toute sa cruauté. Ce qui faisait écrire au journaliste assistant au tournage du film en 1934 : ‘Le combat qu’a vraiment disputé Georges Carpentier dans Toboggan est sans contredit une des plus belles choses cinématographiques qu’on ait vues jusqu’ici. Son adversaire le champion d’Europe, poids mi-lourd, John Anderson, lui donne la réplique en toute vérité. Les coups partent et arrivent. Le sang coule. La salle hurle… et les caméras tournent’. » (Raymond Chirat, Henry Decoin, 1890-1969, Avant-Scène du cinéma/Anthologie du cinéma, 1973)
Toboggan
France, 1934, 1h39, noir et blanc, format 1.37
Réalisation & scénario : Henri Decoin
Photo : Léonce-Henri Burel
Musique : Philippe Lattès
Montage : Marguerite Beaugé
Décors : Jean Lafitte
Production : Pierre Geoffroy, G.F.F.A. - Gaumont-Franco Film-Aubert
Interprètes : Georges Carpentier (Georges Romanet), Arlette Marchal (Lisa), Paul Amiot (Anderson), John Anderson (Billy Sanders), Raymond Cordy (Patte de Quinquina), Sophie Duval (Betty, la secrétaire), Marcel Maupi (le chasseur), François Descamps (un soigneur)
Sortie en France : 30 mars 1934
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