Y tu mamá también

Après deux films hollywoodiens, La Petite Princesse (1995) et De grandes espérances (1998), Alfonso Cuarón revient au Mexique (où il avait tourné en 1991 Sólo con tu pareja) et réalise un film plus intimiste, avec une équipe plus familiale. Écrit à quatre mains, avec son frère Carlos, Y tu mamá también, se présente comme un road-movie à travers le Mexique contemporain.

À la photographie, Emmanuel Lubezki, chef opérateur attitré d’Alfonso Cuarón. Ils se connaissent depuis leurs études de cinéma, et mettent une fois encore en commun le meilleur de leur talent. « Ce film possède une sensation plus naturelle en lui. Je crois que cela est dû en grande partie au fait que nous avons si longtemps travaillé ensemble. » (Emmanuel Lubezki)

Alfonso Cuarón ne souhaite pas enjoliver le réel, mais trouver un juste équilibre entre sincérité et authenticité. Pour ce faire, le réalisateur choisit de tout filmer chronologiquement afin de mieux suivre l'évolution des acteurs. Et d’ajouter des plans-séquences qui offrent plus d'espace à leur interprétation.

Interdit aux moins de 12 ans en France et aux moins de 18 au Mexique, le film n’est pas seulement un voyage géographique, c’est aussi un parcours initiatique. Abordant le passage de l’adolescence à l’âge adulte par le biais de la découverte de la sexualité, Alfonso Cuarón ne pouvait espérer meilleure interprète que Maribel Verdú, au charisme irradiant. L’amitié qui unit depuis leur enfance Gael García Bernal et Diego Luna se reflète à l'écran dans leurs personnages.

« Le film parle de ces années étranges pendant lesquelles vous essayez de trouver votre identité en tant qu’adulte. Vous pensez posséder toute la vérité du monde et en même temps la vie ne réagit pas forcément de la façon dont vous envisagiez les choses. Le film traite de cette confusion, de ce fossé entre la certitude de posséder le monde et la brutalité des faits qui vous montre que vous êtes nu. » (Alfonso Cuaron, L’Avant-scène cinéma n°507, décembre 2001)